Petite lettre l (10mm)

Le long d’un lac lunaire, Léon s’avance lentement, l’âme lasse. La lumière de la lune éclaire l’eau lisse, laissant sur les flots une traînée argentée. Là, sous les lilas en fleurs, il s’arrête. Une lanterne, suspendue à une branche basse, vacille sous la brise. Sa lueur vacillante caresse les ombres environnantes, les faisant danser comme des souvenirs oubliés.

Léon lève les yeux vers le ciel. Les étoiles, légion lumineuse, semblent lui parler dans un langage silencieux. Chaque scintillement semble lui rappeler un instant perdu, une promesse laissée en suspens. Les constellations, lignes invisibles tracées par l’imagination, évoquent des légendes anciennes, des récits de héros et d’amants séparés. Léon, lui, se sent loin de ces histoires, mais trouve un certain réconfort dans leur lumière constante.

Près du lac, un lys solitaire lutte contre la fraîcheur nocturne. Léon l’observe, fasciné par sa délicatesse. Les pétales tremblent mais tiennent bon, leur blancheur contrastant avec la noirceur alentour. Cela lui rappelle sa propre lutte intérieure, son long cheminement à travers des souvenirs lourds et des lendemains incertains. Mais en regardant ce lys, il comprend une leçon simple : même dans la plus grande lassitude, il reste une beauté, une lumière.

Alors, il se lève, laissant ses larmes couler librement, comme un tribut à ses souvenirs. Il inspire l’air frais du lac, décide de suivre le sentier qui longe les berges et, lentement, se dirige vers l’horizon où la lumière du jour finira par poindre.