Grande lettre G (18mm)

Petit texte en G

Gabriel grimpe la grande gorge, guettant le grondement des glaciers. Le givre glace ses gants, griffant sa peau, griffonnant sur ses joues des lignes gelées.

Dans la grisaille du matin, la montagne grogne, gigantesque, gardienne d’un monde figé.
Le garçon gère sa gêne, garde son calme, guidé par une géométrie intérieure, une gravité tranquille.

Chaque geste gagne en grâce.
Chaque gramme d’effort, chaque grain de courage, gomme un peu plus la grisaille du doute.
La glace glisse sous ses pas, mais Gabriel garde le cap.

Il grimace parfois, mais ne gémit pas. Il gravite autour d’un but : grandir, goûter à l’altitude, gravir le silence.

Un souffle glacé galope sur la crête, gifle le vide.
Gabriel géolocalise sa peur, la glisse dans une poche. Puis, gorge nouée, il grimpe encore.

Et là, soudain, au sommet, le givre cède la place à la gloire. Le ciel s’ouvre, géant et généreux.
Gabriel goûte l’instant.

Grandi, il redescend, le regard gorgé d’or, la gorge gonflée de gratitude.