Grande lettre S (18mm)

Petit texte en S

Sous le ciel saturé de brume, Solène s’avance sans se presser.
Ses semelles soulèvent la poussière, ses songes se superposent aux silhouettes floues du matin.

Sur le sentier, seuls quelques sapins s’élèvent, stables, sobres, silencieux.
Solène sait que ce silence-là n’est pas vide : il est plein de soupirs, de souvenirs suspendus, de secrets sans sévérité.

Son souffle s’accorde à la saison.
Elle sent, sans savoir pourquoi, que quelque chose s’apaise.
Ses soucis s’étiolent, ses sensations s’aiguisent.
Chaque seconde semble sculptée dans une substance souple, subtile.

Solène se souvient soudain d’un sourire, d’une soirée, d’un serment susurré.
Elle ne sait plus ce qui s’est passé ensuite, mais cela ne semble plus si sérieux.
Peut-être fallait-il simplement se souvenir pour s’en sortir.

Sous la surface des choses simples se cachent souvent les sens les plus sincères.
Et dans ce silence, Solène ne cherche plus : elle s’accorde.